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Les amateurs de petites phrases maladroites auront probablement apprécié le lapsus malheureux du ministre du travail Muriel Pénicaud qui présentait le contenu de la réforme de l'assurance chômage depuis l'Hôtel de Matignon, le 18 juin.

«C’est une réforme résolument tournée vers le travail, vers l'emploi, contre le chômage et pour la précarité», a doctement assuré le ministre, avant de se reprendre et de rectifier : «Contre la précarité».

Une réforme qui passe mal

Lapsus révélateur ? Si nul ne peut pénétrer l'imaginaire du ministre, la réforme de l'assurance chômage suscite de nombreuses réprobations. Son objectif est de réaliser, entre novembre 2019 et fin 2021, 3,4 milliards d’euros d’économies, ainsi que de réduire le nombre de chômeurs entre 150 000 et 250 000 avant la fin du mandat d'Emmanuel Macron. Afin de parvenir à ce résultat, le Premier ministre Edouard Philippe tente de mettre en place des mesures visant à stimuler l'emploi.

Parallèlement, la réforme de l'assurance chômage fera baisser mécaniquement le nombre de demandeurs d’emploi en durcissant les conditions d'accès, le montant, ainsi que la durée des indemnités selon les cas. Pour ouvrir les droits à une allocation chômage, il faudra désormais travailler au moins six mois au lieu de quatre. La période d'indemnisation sera en outre réduite de 28 à 24 mois. En contrepartie, peu de mesures ont été déployées pour maîtriser le risque de précarité. Le système de bonus-malus promis par le gouvernement, censé peser sur les sociétés qui multiplient les contrats de courte durée, ne concernera que sept secteurs seulement. Edouard Philippe a expliqué qu'une «mesure transversale» serait mise en place pour les autres secteurs afin de les décourager à utiliser du contrat à durée déterminée d'usage (CDDU).

La réforme, qui risque de mettre à mal la justice sociale, n'est pas contestée que par les syndicats, dont les négociations à ce sujet avec le gouvernement avaient tourné court. Un spécialiste du secteur, Laurent Grandguillaume, président de Territoires zéro chômeur de longue durée, interrogé par RT France, a estimé qu'il fallait veiller à ses impacts sur «les personnes les plus fragiles». Il a expliqué que l'allongement de la durée nécessaire pour percevoir des droits pouvait «poser problème pour de nombreuses personnes qui n'ont hélas pas le choix». il a invité à observer les causes plutôt que les effets du chômage. «Bien sûr, il faut de l'accompagnement mais il faut surtout inventer ensemble dans les territoires des solutions durables avec des activités nouvelles», a-t-il estimé.

Côté politique également, les critiques se font nombreuses. Des députés PS, PCF et LFI, ont ainsi dénoncé «un mauvais coup», ou encore une réforme de «petit comptable» qui «rabougrit» le droit à l'indemnisation.

Lire aussi : Réforme de l'assurance-chômage : «L'accompagnement des chômeurs est nécessaire mais pas suffisant»





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