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Le groupe La France insoumise (LFI) a présenté ce 13 février sa proposition de loi demandant l’interdiction du glyphosate en commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Le texte tient en un simple alinéa à ajouter à l’article L.253-8 du Code rural et de la pêche maritime, et ainsi rédigé : «L’utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active du glyphosate est interdite sur le territoire national à compter du 27 novembre 2020.» La proposition prévoit aussi qu’un décret précisera les modalités d’application.

En défendant ce texte Bénédicte Taurine, députée LFI de l’Ardèche, a rappelé que le 27 novembre 2017, après la promulgation par l’Union européenne du renouvellement de la commercialisation du glyphosate, le président de la République Emmanuel Macron avait déclaré : «J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans.»

Un engagement insuffisant pour les Insoumis qui, dans leur exposé des motifs, estiment que «retarder l’interdiction du glyphosate en prétextant l’absence d’alternatives, c’est renforcer le modèle Monsanto».

Une loi sans aucune chance d'être adoptée

Bien entendu, ce projet, connu depuis son enregistrement au bureau de l’Assemblée nationale le 9 janvier, n’a aucune chance d’être voté par la chambre basse du Parlement où La République en marche dispose de la majorité.

Mais selon plusieurs de nos confrères, il constitue un piège pour les Marcheurs. Le quotidien L’Opinion, par exemple, dans un article paru le 12 février citait un député de la majorité pestant : «Les députés de la France insoumise ne sont pas intéressés par le glyphosate, mais ils veulent nous mettre en difficulté en faisant de la récupération politique à deux balles. Ca va remettre une pièce dans la machine.»

Et effectivement, en déposant en commission un amendement portant suppression pure et simple de l’article, la majorité se trouve en porte à faux par rapport à sa volonté affichée de bannir de l’agriculture française le désherbant vedette de Monsanto désormais propriété du groupe allemand Bayer.

Pour la majorité, impossible de prendre une décision unilatérale sur le glyphosate. Elle désavantagerait les agriculteurs français face à la concurrence européenne et internationale. En effet, en dépit de ses dangers pointés par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, dépendant de l’Organisation mondiale de la santé) qui classe le glyphosate comme «cancérogène probable» pour l’homme, le glyphosate est aussi une substance efficace et constitue la méthode de désherbage la moins coûteuse.

Un monde agricole divisé

D’ailleurs la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, syndicat majoritaire dans les chambres d’agriculture, salue le «pragmatisme» du gouvernement, comme l’a déclaré sa présidente Christiane Lambert, le 11 février à la sortie d’un entretien à l’Elysée avec le président de la République.

Lors d’un débat-citoyen organisé le 24 janvier dernier dans la Drôme, Emmanuel Macron avait en effet déclaré que la France ne parviendrait pas à se passer «à 100 %» du glyphosate dans les trois ans comme il s’y est engagé en septembre 2007.

La Confédération paysanne, dont le porte-parole Laurent Pinatel participait aussi à la rencontre à l’Elysée, tient un discours différent. Même s’il reconnaît sur son site que «en grandes cultures, les producteur.rice.s sont soumis à une forte compétition sur le marché mondial et à une volatilité des prix très importante», le syndicat appelle quand même à l’interdiction du glyphosate et à la recherche d’un nouvel modèle d’agriculture.

Ce n’est pas la première fois qu’un amendement proposant l’interdiction du glyphosate est recalé par la majorité en dépit des engagements publics (aujourd’hui caducs) du président de la République. Le dernier a même été soumis par François-Michel Lambert, député des Bouches du Rhône issu d’Europe écologie Les Verts, mais réélu en 2017 avec le soutien de La République en Marche.

Soutenu par la gauche son amendement a finalement été repoussé avec les voix de la droite et de La République en marche, lors d’un vote nocturne, décalé en dernière minute par le président de la chambre, aujourd'hui ministre de la Transition écologique, François de Rugy. Les députés de la France insoumise qui disent siéger de 9h à 1h, étaient absents lors de ce vote et avaient dénoncé une manœuvre.






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