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Le Comité des droits de l'homme (CDH) de l'ONU a demandé le 17 août au Brésil d'autoriser l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, couramment appelé Lula, emprisonné depuis début avril, à participer à l'élection présidentielle d'octobre tant que tous ses appels en justice n'auront pas été examinés. Ce comité, constitué d'experts des droits civils et politiques, statuait sur une demande urgente déposée par les avocats de Lula le 27 juillet à Genève. Dans une déclaration, le comité «demande au Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à Lula [...] d'exercer ses droits politiques depuis sa prison, comme candidat à l'élection présidentielle» d'octobre 2018, incluant un accès approprié aux médias et aux membres de son parti politique.

Dirigeant historique du Parti des Travailleurs (PT), Luiz Inacio Lula da Silva, qui a été deux fois chef de l'Etat (2003-2010), reste l'immense favori des sondages. Son parti a déposé sa candidature le 15 août, mais il est très probable qu'elle soit invalidée, car une loi dispose que l'inéligibilité de toute personne ayant été condamnée en appel.

Eviter d'infliger un tort irréparable à l'ancien président

Cependant, d'autres appels ont été déposés par les avocats de Lula et le Comité des droits de l'homme souligne que sa candidature ne pourra être annulée «que lorsque ses appels en justice auront été examinés de façon équitable» afin d'éviter d'infliger «un tort irréparable» à l'ancien président âgé de 72 ans. Un des membres de ce comité, Olivier de Frouville, a déclaré à l'AFP que les appels déposés par Lula auprès du Tribunal supérieur de Justice et de la cour suprême du Brésil «pourraient déboucher sur l'annulation de sa condamnation» pour corruption. Dans cette situation, Lula devrait être autorisé à «faire campagne» même depuis sa prison à Curitiba, dans le sud du Brésil, a-t-il ajouté.

Dilma Rousseff, ex-dauphine de Lula, auquel elle avait succédé à la présidence avant d'en être destituée en 2016, s'est réjouie de cette annonce du Comité des droits de l'homme de l'ONU. «Lula est innocent. Lula est candidat à la présidence de la République», a-t-elle écrit sur Twitter, tandis que des responsables de la droite exprimaient leur indignation. 

Le président de la Bolivie, Evo Morales, soutien historique de Lula a également publié un tweet se réjouissant de cette décision du CDH : «Nous saluons le fait que le Comité des droits de l'homme de l'ONU, le plus grand organisme d'intégration mondiale, reconnaît la légitimité de la candidature du frère Lula à la présidence du Brésil. Le monde est conscient de la conspiration entre l'oligarchie et la justice brésilienne. La vérité triomphera #LulaLibre»

Le comité, qui est un organe de surveillance du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, est chargé de veiller au respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et au Protocole facultatif qui y est associé. Comme le Brésil a ratifié ces deux textes, il est techniquement obligé de respecter les décisions du comité. A Brasilia, le ministère des Affaires étrangères a estimé que «les conclusions du Comité ont un caractère de recommandation et ne sont pas juridiquement contraignantes», tout en s'engageant à «les transmettre au pouvoir judiciaire». Le parquet n'a pour sa part fait aucune déclaration pour le moment.

Olivier De Frouville a expliqué que les avocats de Lula avaient réclamé au comité une action urgente sur trois questions : une libération immédiate, un accès aux médias et à son parti politique, et la possibilité d'être candidat à l'élection. Le comité a rejeté la première demande, mais a validé les deux autres.

Le 8 juillet dernier, un juge de la cour d'appel du Brésil a annulé un ordre de libération de Lula da Silva, qui avait été pris plus tôt par un autre magistrat de la même cour. L'ex-président purge une peine de 12 ans et un mois de prison à Curitiba (sud du pays) depuis le 8 avril. Condamné pour corruption, l'ex-président n'a cessé de clamer son innocence. La justice brésilienne lui reproche d'avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de construction en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics, ce qu'il a toujours catégoriquement nié, invoquant l'absence de preuves et dénonçant un complot visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat. «Je veux juste que la Cour suprême rende justice. Je ne veux aucun bénéfice personnel et qu'elle indique quel crime j'ai commis», avait déclaré Lula le 2 avril à Rio de Janeiro, quelques jours avant sa mise en détention. Pour nombre de ses soutiens, cette condamnation constitue «un coup d'Etat judiciaire». L'ex-président jouit d'un énorme soutien populaire dans son pays et de nombreuses mobilisations ont lieu quotidiennement à travers le Brésil pour appuyer sa candidature aux élections, comme on peut le voir dans ces images.

Lire aussi : Brésil : un juge annule l'ordre de libération de l'ex-président Lula





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