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Pour la première fois, le 13 mars, une femme, Gina Haspel a été nommée à la tête de la CIA. Mais le rôle de cette ancienne responsable des opérations clandestines dans les prisons secrètes où des détenus étaient torturés, pourrait compliquer sa tâche dans la direction de l'une des plus grandes agences de renseignement du monde. Son implication supposée dans la mise en place de tortures et dans la destruction de preuves pointant sa responsabilité commencent déjà à faire polémique. 

A 61 ans, Gina Haspel doit remplacer Mike Pompeo, que Donald Trump a choisi le 13 mars pour succéder à Rex Tillerson, limogé, au poste de secrétaire d'Etat. Espionne très expérimentée dans les opérations clandestines, elle a rejoint l'agence en 1985 et a servi dans plusieurs endroits du monde, notamment à Londres à la fin des années 2000.

«Gina est une espionne exemplaire et une patriote dévouée qui apporte plus de 30 ans d'expérience dans l'agence. Elle est aussi une dirigeante expérimentée avec une aptitude fantastique à faire les choses et inspirer ceux qui l'entourent», déclarait Mike Pompeo en la nommant numéro 2 de l'agence il y a un an.

Trois anciens directeurs de la CIA et d'autres responsables, dont James Clapper, ancien directeur du renseignement américain, avaient apporté leur soutien à Gina Haspel. En revanche, deux sénateurs démocrates avaient fait part de leurs réserves sur sa nomination dans une lettre adressée au président Donald Trump. «Son parcours fait qu'elle n'est pas adaptée pour ce poste», estimaient les sénateurs Ron Wyden et Martin Heinrich. 

En 2013, elle avait été remplacée quelques semaines seulement après sa nomination à la tête du Service national clandestin de la CIA. En cause, des doutes sur sa responsabilité dans la mise en place, après le 11 septembre 2001, de prisons secrètes à l'étranger où de méthodes, comme la simulation de noyade, assimilées à de la torture, pour interroger les suspects.

Destruction de vidéos compromettantes de tortures 

Selon le Washington Post, de 2003 à 2005, Gina Haspel était responsable d'un programme top secret de la CIA, qui l’a amenée à diriger une prison secrète de l'agence en Thaïlande, appelée Cat's eye. Des dizaines d'individus suspectés de terrorisme y étaient soumis à des interrogatoires au cours desquels ils étaient privés de sommeil, compressés dans des cercueils, et exposés à des simulations de noyade. 

Des vidéos compromettantes avaient été tournées sur ces techniques utilisées sur plusieurs détenus en Thaïlande. Les avocats de ces prisonniers membres présumés d'Al-Qaïda avaient souhaité récupérer ces vidéos pour les présenter devant les tribunaux mais elles avaient été détruites. Selon le quotidien américain, Gina Haspel serait l'une des deux personnes impliquées dans leur destruction en 2005. 

Parmi les prisonniers soumis à des méthodes d'interrogation brutales sous la responsabilité de Gina Haspel figuraient deux Saoudiens. Abd al-Rahim al-Nashiri, considéré comme le cerveau de l'attentat contre le pétrolier Limburg en 2002 et de l'attaque contre le navire américain USS Cole en 2000. Gina Haspel aurait assisté personnellement à son interrogatoire. L'autre captif était Abou Zoubaydah, le premier membre influent présumé du réseau djihadiste capturé par les Américains après le 11 septembre. Le Washington Post rapporte qu'à la suite de ces interrogatoires, le détenu s'était retrouvé «inconscient, la bouche ouverte pleine de bulles». 

Que va devenir le rapport secret qui incriminerait Gina Haspel ?

Un rapport secret sur ce programme de tortures de la CIA a été réalisé en 2014 par la commission du Renseignement du Sénat, mais l'actuel président républicain de cette commission, tente depuis plusieurs mois d'en rassembler les copies, assurant vouloir éviter des fuites. Les démocrates craignent que l'élu républicain ne veuille détruire toutes les copies de ce rapport et que la vérité sur ce programme de la CIA ne voie jamais le jour.

Ce rapport de 6 700 pages détaille les méthodes d'interrogatoire et les conditions de détention très controversées des suspects, en utilisant des techniques interdites.

Un résumé de 528 pages avait été rendu public en décembre 2014 mais la version complète – classifiée – comprend des détails sur les méthodes, les participants et les lieux. Le président sortant Barack Obama, qui craignait que ce rapport soit enterré, en a conservé une copie pour sa librairie présidentielle à Chicago. Mais elle restera classifiée jusqu'en 2029.

Lire aussi : «Les Etats-Unis ont délibérément détruit une prison secrète de la CIA utilisée pour la torture»





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