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Seddik A. – un clandestin algérien de 23 ans, selon Le Figaro – a été condamné le 22 mai à 10 mois de prison, dont quatre avec sursis, par le tribunal correctionnel de Paris qui le jugeait en comparution immédiate. En cause, l'agression fin mars place de la République de Julia Boyer, une femme transgenre, en marge d'une manifestation contre l'alors chef d'Etat algérien Abdelaziz Bouteflika.

L'agresseur a été condamné pour «violences volontaires sans incapacité totale de travail (ITT) commises à raison de l'identité de genre». Son sursis a été assorti d'une mise à l'épreuve et il a également interdiction d'entrer en contact avec la victime et de paraître aux abords de son domicile. Si selon BFM TV, l'homme a été maintenu en détention, il pourrait ne pas effectuer la totalité de sa peine de prison ferme, les peines de prison inférieures à deux ans fermes étant aménageables.

Ce procès est un symbole

«La justice a fait son travail», a réagi Julia Boyer à la sortie de l'audience, ajoutant : «Je ne suis pas sûre que la prison soit la meilleure solution mais j'espère qu'il réfléchira et qu'il ne recommencera pas.» Son avocat, Etienne Deshoulières, a ajouté : «Ce procès est un symbole, car la justice française aujourd'hui a pris en compte le caractère discriminatoire des actes transphobes.»

Julia Boyer avait appelé à la «tolérance» et à ne pas faire d'«amalgames»

Insultée de «sale pédé», victime de jets de bière et de chants humiliants, cette vendeuse dans une boutique de luxe ayant commencé sa «transition» huit mois plus tôt avait été prise pour cible le soir du 31 mars par un groupe d'hommes. Sur une vidéo-surveillance projetée lors de l'audience, on voit Seddik A. lui toucher les cheveux et lui asséner plusieurs coups violents au visage. 

Julia avait fini par s'échapper par la bouche de métro grâce à l'aide de plusieurs agents de la RATP. Alors que son agression était amplement médiatisée, Julia avait appelé à la «tolérance» et à ne pas faire d'«amalgames». «Ces personnes qui m'ont agressée sont des personnes ignorantes, et ça n'a rien à voir avec leur croyance et le fait qu'ils soient Algériens», s'était-elle indignée, vilipendant des commentaires «haineux» et «racistes» sur les réseaux sociaux.

Le 9 avril, elle avait de nouveau été agressée au même endroit lors d'un rassemblement de soutien.

S'il n'a pas nié les violences, Seddik A. a en revanche affirmé ne pas avoir proféré d'insultes visant les personnes transgenres, déclarant devant le tribunal ne pas être «homophobe». «C'est une peine sévère, qui répond à l'engouement médiatique autour de ce dossier», s'est indigné son avocate Mariame Touré. 

«Le caractère transphobe n'a pas été prouvé», a abondé son second avocat Rachid Madid. «Contrairement à ce que certains ont dit, ce n'était pas le procès de la transphobie : c'était le procès d'un homme qui a commis des violences sans ITT, comme on en voit quotidiennement dans ce tribunal», a-t-il ajouté.

En Algérie, l’homosexualité est pénalement répréhensible. Lorsqu’il a été arrêté, il était perdu, il n’a rien compris de ce qu’on lui reprochait

La veille, une source judiciaire avait confié au Figaro : «C’est un pauvre jeune qui a agi par rapport à sa culture d’origine». Et d'expliticiter : «En Algérie, l’homosexualité est pénalement répréhensible. Lorsqu’il a été arrêté, il était perdu, il n’a rien compris de ce qu’on lui reprochait.» 

Le prévenu a aussi été condamné à verser 3 500 euros d'amende à Julia Boyer ainsi que 1 500 euros à trois associations de défense des droits des personnes LGBT, qui s'étaient portées parties civiles.

Lire aussi : Une «haine anti-LGBT plus marquée» en Outre-mer que dans l'Hexagone, alerte un rapport parlementaire





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