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L'ex-ministre de la Culture Fleur Pellerin, reconvertie dans le privé, est soupçonnée de «prise illégale d'intérêts» pour avoir noué des contrats avec un géant de l'internet sud-coréen qui a été un de ses interlocuteurs au gouvernement, selon un rapport administratif publié ce 19 décembre au Journal officiel.

Dans ce rapport, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a transmis un signalement au parquet, estime que Fleur Pellerin a «méconnu [ses] réserves en prenant pour client une entreprise privée avec laquelle elle avait conclu un contrat ou formulé un avis sur un contrat» dans le cadre de ses fonctions au gouvernement, sous la présidence de François Hollande.

Fleur Pellerin, à la tête de la société d'investissements Korelya Consulting qu'elle a fondée, gérait depuis septembre 2016 un fonds «intégralement doté par la société Naver Corp», rappelle la HATVP. Mais la Haute autorité s'est aperçue que l'ancien ministre de la Culture (de fin août 2014 à février 2016), avait signé, alors qu'elle faisait encore partie du gouvernement français, une «lettre d'intention» avec Naver Corp le 4 novembre 2015 en vue de la diffusion de contenus vidéos sur les événements de l'année France-Corée.

L'institut français de Corée du sud et la société Naver avaient ensuite conclu «une convention de partenariat» le 17 mars 2016, à une date où Fleur Pellerin n'était plus en fonction.

La HATVP s'est penchée sur les activités de Fleur Pellerin en vertu de la loi sur la transparence de la vie publique du 11 octobre 2013, qui a élargi ses pouvoirs. Cette autorité indépendante est chargée de contrôler pendant trois ans les reconversions dans le privé d'anciens responsables publics, qualifiées de «pantouflage».

Ironie du sort, l'ex-ministre avait justement saisi la HATVP le 9 juin 2016, quelques mois après son départ du gouvernement socialiste de François Hollande, afin que l'autorité se prononce sur d'éventuelles difficultés déontologiques autour de la création de sa société de conseil, destinée à accompagner des investissements dans les start-ups numériques en Europe. Le 21 juillet 2016, la HATVP a d'ailleurs émis un «avis de compatibilité» mais «sous réserve d'un certain nombre de précautions visant à prévenir l'infraction de prise illégale d'intérêts». En clair, la société de Fleur Pellerin ne pouvait pas «jusqu'au 11 février 2019» fournir des prestations à des entreprises qui «ont bénéficié» d'aides financières ou de décisions de la part du ministère de la Culture et de la communication ou «conclu des contrats» avec ses services. Et ce sur la période où Fleur Pellerin dirigeait ce ministère, soit entre le 26 août 2014 et le 11 février 2016.

Invitée à s'expliquer, l'ex-ministre entrée au gouvernement au 2012 a répondu en mai 2018 que la lettre d'intention évoquée par la HATVP ne pouvait être assimilée à un contrat... Son explication aura peut-être semblé un peu courte pour la haute autorité.

Lire aussi : Nouveau cas de pantouflage : l'époux de Fleur Pellerin mis en cause





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