Comment Hervé Lalin, dit «Ryssen», militant antisémite qui se définit lui-même comme racialiste, s'est-il retrouvé en Une de Paris Match?
Un militant nationaliste de l’ultradroite, antisémite revendiqué, Hervé Ryssen, en Une de @ParisMatch@JeudyBruno#giletsjauneshttps://t.co/Uf078flNZw
— Anne Renaut (@AnneRenaut) 5 décembre 2018
Sur la photo prise par une photographe d'agence pendant la manifestation parisienne des Gilets jaunes du 1er décembre, le militant d'extrême droite en «gilet jaune», de profil, porte un drapeau tricolore et discute avec un gendarme mobile casqué devant l'Arc de Triomphe.
«Les antisémites et les négationnistes jubilent grâce à la visibilité que vous leur offrez ainsi !», s'est désolée la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) sur les réseaux sociaux.
C’est absolument consternant @JeudyBruno d’avoir fait ça ! Les antisémites et les négationnistes jubilent grâce à la visibilité que vous leur offrez ainsi ! https://t.co/oVb3IejPt0
— LICRA (@_LICRA_) 6 décembre 2018
Hervé Lalin, dit «Ryssen», ex-membre du Front National, a été condamné à de la prison à plusieurs reprises pour des messages antisémites sur les réseaux sociaux, son blog ou dans ses livres. Dans une vidéo Youtube d'octobe 2018, Hervé Ryssen explique lui-même avoir «une conception en partie raciale du nationalisme français».
Devant la levée de boucliers suscitée par cette publication de Paris Match, l'hebdomadaire a publié un communiqué. «Les dizaines de photojournalistes engagés sur le terrain, en raison des conditions extrêmement difficiles, n'étaient pas en mesure de recueillir l'identité, moins encore les arrière-pensées des manifestants», écrit Olivier Royant, le directeur de la publication.
Tout en rappelant que le magazine du groupe Lagardère combat «sans ambiguïté [...] toutes les formes de racisme et d'antisémitisme», Olivier Royant poursuit : «Cette photographie fortuite révèle néanmoins l'infiltration du mouvement des gilets jaunes par les extrémistes, notamment, de l'ultra-droite. C'est ainsi que cet individu s'est retrouvé en couverture de notre magazine».
Cette explication sans la moindre ambiguïté n'a pas réussi à calmer certains commentateurs, à l'image de l'historien des médias Christian Delporte, qui a demandé à ce que ce numéro de Paris Match soit retiré des kiosques. «Tout le monde l'avait identifié, sauf Paris Match, apparemment», a-t-il notamment écrit sur Twitter. «En toute responsabilité, [...] ce numéro devrait aller au pilon», ajoute-t-il.
Très très léger. De multiples médias avaient identifié ledit négationniste. @ParisMatch a fait preuve d'une grave incompétence qu'il convient de corriger en retirant les exemplaires des kiosques. https://t.co/ZzXeHgMfDc
— Christian Delporte (@chdelporte) 6 décembre 2018
«Les gilets jaunes auront donc permis à un négationniste antisémite, admirateur de Faurisson, de faire la couverture de Paris Match par effraction», a déclaré de son côté la reporter du Monde Ariane Chemin.
Les gilets jaunes auront donc permis à un négationniste antisémite, admirateur de Faurisson, de faire la couverture de Paris-Match par effraction https://t.co/dWhGJMxbmi
— Ariane Chemin (@ArianeChemin) 5 décembre 2018
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