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Ce 13 novembre, l’Elysée a annoncé qu’il accréditerait désormais les médias publics russes RT France et Sputnik. Une décision qui constitue un revirement majeur à l'égard des deux médias. Dès la campagne présidentielle de 2017, les équipes d'En Marche! avaient en effet accusé RT de diffuser des «fake news», sans apporter de preuves pour étayer leurs graves allégations. 

Récemment, dans un entretien à PureMédias diffusé le 22 octobre, le porte-parole du gouvernement avait justifié le non-accès des journalistes de RT à la salle de presse de l'Elysée, au seul motif que le média était financé par un Etat étranger, ce qui en ferait un outil de «propagande».

En septembre dernier, un rapport – rédigé par quatre experts du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie du ministère des Affaires étrangères (CAPS) et de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) et présenté à la ministre des Armées Florence Parly – avait accusé RT de mener de redoutables campagnes de désinformation «visant à fragiliser ou à déstabiliser le débat démocratique dans d'autres Etats».

Les auteurs du document avaient, entre autres, légitimé les refus de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, puis de l'Elysée, d'autoriser RT à couvrir des réunions ou des sommets : «Ensuite, il faut en tirer les conséquences, c’est-à-dire ne pas accréditer [les organes de propagande étrangers] et ne pas les inviter à des conférences de presse réservées aux journalistes.»

Le 29 mai, alors qu'il se rendait à l'Elysée pour assister à la conférence internationale sur la Libye, notre reporter Kyrill Kotikov s'était vu refuser l'accès au palais présidentiel. Il était pourtant muni de sa carte de presse, comme le lui avait demandé Marion Beyret, la chargée des relations presse de l'Elysée, avec laquelle RT s'était entretenu la veille au téléphone. Bloqué à l'entrée du palais présidentiel, il n'a donc pas pu couvrir l'événement. Un de ses confrères de la BBC, qui se présentait au même moment, muni lui aussi de sa carte de presse, avait toutefois été admis à l'intérieur. La raison invoquée par l'Elysée : les journalistes travaillant chez RT France ne sont pas les bienvenus, selon le président de la République.

Une mésaventure similaire vécue quelques mois auparavant, le 15 janvier, par le reporter Kevin Berg. Alors qu'il se rendait au palais de l'Elysée pour assister à un briefing, uniquement technique, pour les journalistes couvrant le déplacement d'Emmanuel Macron à Calais, il avait été refoulé. «La personne en charge de la presse, à qui j'ai donné ma carte de presse, m'a demandé pour quel média je travaillais», témoigne le journaliste qui bénéficie d'une carte de presse. «RT», répondit Kevin Berg en présentant la carte attestant de sa profession. «Ah non ! Vous n'êtes pas journaliste, on ne fait entrer que les journalistes», avait alors répondu la préposée.

Ingérence, organe de propagande, fake news ou encore «potentiel de subversion» : à peine arrivée le 18 décembre dans le paysage audiovisuel français, la chaîne RT France avait été la cible de nombreuses accusations.

La question de RT France avait été évoquée le 29 mai 2017 lors du premier tête-à-tête à Versailles entre Emmanuel Macron et le président russe. Le président de la République avait fustigé, devant son homologue, l'attitude de Russia Today et de Sputnik, les qualifiant d'«organes d'influence» à l'origine de «contre-vérités infamantes». Toutefois, en mars dernier, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et du ministre de l'Action publique Mounir Mahjoubi admettait que RT ne relayait pas de fake news – contrairement à ce qu'avait affirmé jusqu'alors le camp macronien – mais que son «état d'esprit» dérangeait.

Un climat délétère qui prévalait déjà lors de l'élection présidentielle de 2017. Le 7 mai, malgré de multiples demandes d’accréditation restées sans réponse, les journalistes de RT n'avaient pas pu se rendre au QG du candidat Macron pour y couvrir la soirée électorale du second tour.

Le soir du premier tour de l’élection présidentielle, les reporters de RT avaient déjà été refoulés à l’entrée du quartier général d’Emmanuel Macron. Même si leur demande d'accréditation avait été acceptée, les journalistes n'ont jamais reçu le sésame et le service presse avait refusé de laisser rentrer les journalistes.

Lire aussi : L'Elysée se dit prêt à accréditer RT France et Sputnik





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