La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et un élu municipal parisien ont interpellé Anne Hidalgo au sujet d'une subvention de 3 000 euros accordée à la Fédération des associations de solidarité avec tous-te-s les immigré-e-s (Fasti), après approbation le 5 novembre dernier du conseil municipal du XVIIIe arrondissement de Paris.
La Licra a pour sa part mis en avant les positions selon elle, «choquantes» de l'association concernée, notamment sur les attaques terroristes islamistes ayant visés la capitale française en 2015 : la Fasti avait alors affirmé que lesdits attentats étaient «la conséquence de la politique économique et sociale de la France, [celle-ci] paupéris[ant] toujours davantage les quartiers populaires, dans le cadre de discours médiatiques stigmatisants», rappelle la Licra. Celle-ci estime que de tels propos «reprenn[ai]ent l’argumentation islamiste», précisant par ailleurs que ces prises de position avait conduit l'Etat français, en 2015, à arrêter les financements de la Fasti.
La Licra demande à @Anne_Hidalgo, Maire de Paris, de renoncer à financer l’association FASTI https://t.co/ItWor4Jjku via @LICRA - Antiraciste depuis 1927
— LICRA (@_LICRA_) 12 novembre 2018
Alors que la France s’apprête à commémorer le troisième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, l'association demande solennellement à Anne Hidalgo de ne pas financer une «officine» de cette nature.
Quant à Pierre Liscia, élu du XVIIIe arrondissement de Paris, il a relayé ce communiqué, précisant qu'il avait été le seul de son conseil municipal à voter contre l'octroi de subventions à la Fasti.
Ayant été le seul à voter contre cette subvention, je m'associe évidemment à la demande faite par la @_LICRA_ à @Anne_Hidalgo de renoncer à subventionner la #FASTI, une association dont les prises de positions se situent clairement en dehors du champ républicain #ConseildeParishttps://t.co/AiDQBBJctW
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 12 novembre 2018
Pour l'élu, dépourvu d'étiquette politique, accorder des subventions à la Fasti correspond à «un coup de canif dans les principes républicains», selon ses propos rapportés par Le Parisien. Et Pierre Liscia de s'alarmer : «Cette association, proche de la mouvance indigéniste, défend l’idée que la France mènerait une politique de "racisme d’Etat" et que la police organiserait des "rafles" de réfugiés.»
Réagissant au communiqué de la Licra, la mairie de Paris a décidé de reporter l'examen de la délibération, afin d’étudier lesdites «déclarations et prises de position qui posent question».
.Nous prenons connaissance par ce communiqué de @_LICRA_ de déclarations et de prises de position qui posent question. Nous souhaitons donc reporter l’examen de cette délibération afin d’étudier ces nouveaux éléments et en tirer toutes les conséquences nécessaires.
— Emmanuel GREGOIRE (@egregoire) 12 novembre 2018
Sur son site, la Fasti se présente comme «féministe, anticapitaliste, et tiers-mondiste» et explique que son action a débuté dans les années 60 «dans les bidonvilles de la région parisienne».
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