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Dans une interview accordée à la chaîne Arte en début d'année dernière et diffusée le 13 mars dernier, Mounir Mahjoubi, responsable de la campagne numérique d'Emmanuel Macron à l'époque et désormais secrétaire d'Etat au Numérique, a livré sa vision de RT France. Si ces quelques mots sont passés relativement inaperçus, leur implication est pourtant considérable. Ils contredisent en effet les accusations répétées à l'envi par La République en marche (LREM) contre RT France depuis plus d'un an. 

Alors que le journaliste, qui admet lui-même du bout des lèvres que les nombreuses accusations de mensonges portées contre RT ne correspondent pas à la réalité, demande à Mounir Mahjoubi s'il peut citer des exemples de «fake news» relayées par RT ou Sputnik, celui-ci répond : «C'est plus ensuite un état d'esprit permanent.» En d'autres termes, sans doute conscient qu'ils n'en ont jamais diffusées, Mounir Mahjoubi explique que les griefs que son parti nourri contre les journalistes de RT ne concernent pas des fausses informations... mais une ligne éditoriale qui ne serait pas favorable au président.

Mounir Mahjoubi explique en effet : «Dans plus de 90% des cas, toutes les informations au sujet d'Emmanuel Macron vont montrer une perception négative ou sombre du candidat, et plus de 90% des informations qui vont concerner Marine Le Pen vont être des informations laudatives, qui vont la mettre en avant, montrer son courage». Derrière ces chiffres qui ne s'appuient sur rien d'autre que son propre sentiment, le reproche adressé à RT est donc bel et bien de ne pas relayer une image suffisamment positive à ses yeux d'Emmanuel Macron.

Cet aveu est d'autant plus étonnant si on le confronte à la position de LREM en avril 2017, alors que des journalistes de RT venaient d'être interdits d'accès au QG de campagne d'Emmanuel Macron par son équipe. Un porte-parole du parti expliquait alors que le problème était bien la fabrication «méthodique» d'«informations mensongères» dont il était convaincu que RT était à l'origine. A l'époque, le fameux «état d'esprit» de RT, jugé trop peu macronien, ne semblait pas remettre en cause le droit de nos journalistes à exercer leur métier – «sinon on n’accréditerait pas Valeurs actuelles», allait jusqu'à préciser le porte-parole de LREM.

Résumons donc. D'un côté, Mounir Mahjoubi reconnaît que le défaut de RT France serait son «état d'esprit» trop négatif à l'égard du président, et non de la propagation de prétendues «fake news». De l'autre, LREM assure ne s'en prendre qu'aux propagateurs de «fake news» et non à ce qu'elle croit identifier comme un «état d'esprit» négatif à l'égard du président. Faut-il alors en conclure que LREM est désormais réconciliée avec RT France et reconnaît à ses journalistes le droit d'exercer librement leur profession ?

Lire aussi : «Forme de censure» : le Syndicat national des journalistes inquiet de la loi «fake news» (REPORTAGE)





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